Manifeste!

Manifeste Vélorution Universelle 2013 à Marseille

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Marseille Provence 2013, Capitale Européenne de la Culture !
Un territoire incluant une ville de près d’un million d’habitants(1) et une partie de son département. Pour certains, c’est l’année où tout va changer. D’autres préfèrent dire que Marseille Capitule, que Marseille 2013 est la Capitale de la rupture(2), la capitale du culte de la voiture, ou encore du cul dans la voiture.

Mais pourquoi autant de bruit autour de Marseille ?
Cette ville fondée il y a 2600 ans de la rencontre de deux mondes, devint grecque puis romaine. Baptisée ensuite Marseille l’insoumise, le port tourné vers la Méditerranée accueille des vagues d’immigrants depuis sa fondation. Les 100 dernières années ont vu venir s’installer Italiens, Grecs, Kabyles, Russes, Arméniens, Corses, Espagnols, Maghrébins et Africains. Cosmopolite et socialement très contrastée, Marseille n’est pas la France.
Avec cet héritage, Marseille n’allait pas accepter de se laisser enculturer. Vous y verrez là le clin d’œil entre cul et acculturation et qui se définit par le processus d’imposer la culture du haut vers la bas : le fameux « top-down », pensé par les élites et imposé à la plèbe.
Il était logique que la Vélorution Universelle, événement annuel national français, s’installe cette année, à Marseille.

Dans tous les domaines, les Critical Mass(3) du monde entier rejettent le système où la logique financière prime sur la logique de l’humain. À la culture élitiste nous imposons celle du DIY (Do It Yourself). A l’urbanisme débridé made in Euromerde (4) ou commerçant version Îlot des Feuillants(5), nous opposons celle de la concertation. À la capitale de la bagnole, nous opposons celle du vélo. Un vélo respectueux de l’homme et de son environnement.

Le mouvement Critical Mass revendique partout dans le monde une ville à la mesure du vélo. Ce mouvement s’inscrit dans une logique plus globale qui réclame le droit à la mobilité, à la citoyenneté, au logement, à l’éducation et à la culture pour tous : C’est à dire toute une série de mesures politiques en antithèse totale avec la gouvernance européenne qui nous est proposée et à sa déclinaison locale en capitale de la culture.

Si l’intérêt du vélo pour une ville et ses habitants n’est plus à démontrer*, les responsables publics restent ici réticents à mettre en place les changements nécessaires pour son développement(6). Par manque de culture (sans doute), par fainéantise (c’est certain) ou par peur du changement (des électeurs), la politique vélo n’a jamais vraiment évolué à Marseille.
Sans exiger des politiques une remise en cause totale de notre société nous demandons à ce que les outils existants ailleurs pour le développement du vélo soient aujourd’hui mis en place dans la ville aux 300 jours de soleil par an :
- Un aménagement de la ville pensé pour l’usage régulier, utilitaire de la bicyclette sur l’ensemble de la Communauté Urbaine de Marseille Provence Métropole.
- La construction d’infrastructures dédiées au vélo : aménagements cyclables, zones de stationnement équipées, box au pied des immeubles, etc.
- L’encouragement de toutes les initiatives pro-vélo : ateliers de réparation solidaires, livraisons, etc.

L’usage du vélo en ville est particulièrement pertinent. De point à point, il est plus rapide que la voiture, notamment parce qu’une bicyclette est plus maniable et moins encombrante à garer. Les relations avec les autres usagers de la rue sont naturellement plus pacifiques, sans bruits de moteur, sans encombrement ni vitesse excessive. Faire du vélo, c’est le plaisir des cheveux au vent, le plaisir d’une meilleure santé, le plaisir de réveiller son corps, et aussi… le plaisir de faire des économies.

Pour toutes ces raisons, la Vélorution Universelle organise trois jours de festivités autour du vélo et invite chacun à rejoindre le mouvement. L’occasion de redécouvrir la ville, de prendre le temps de circuler à l’air libre et de faire la fête dans des rues apaisées où le vélo aura, grâce au nombre, pris enfin sa place.
Après Paris en 2010 et 2011 puis Concarneau en 2012, Marseille entre en vélorution à partir du 4 juillet 2013.


* Mais nous le prouvons quand même…
Encourager la pratique du vélo et réduire l’usage de l’automobile individuelle pour une ville c’est :
- Faire preuve d’une vision à long terme par rapport à la crise écologique actuelle et à la raréfaction des ressources naturelles
- Réduire ses nuisances sonores et sanitaires (maladies non-transmissible(7), accidents, etc.)
- Limiter l’étalement urbain, redonner vie aux centres-villes et à ses commerces de proximité
- Se réapproprier l’immense partie de la voirie aujourd’hui consacré à l’automobile (94% à Paris(8))
- Et plus largement, sauver la sécurité sociale(9)…

(1) http://fr.wikipedia.org/wiki/Marseille
(2) http://emancipationurbaine.wordpress.com/2012/12/21/capitale-de-la-rupture-marseille-vue-par-keny-arkana/
(3) http://fr.wikipedia.org/wiki/Masse_critique_%28mouvement_social%29
(4) http://fr.wikipedia.org/wiki/Eurom%C3%A9diterran%C3%A9e
(5) http://www.marsactu.fr/archi-et-urbanisme/quelle-nouvelle-vie-pour-lilot-bata-28235.html
(6) http://collectifcyclistesenragees.over-blog.com/
(7) http://www.bmj.com/content/343/bmj.d4521
(8) http://www.paris.fr/politiques/Portal.lut?page_id=5773&document_type_id=7&document_id=14921&portlet_id=12635
(9) http://www.inddigo.com/fr/actualites/2010/01/modes-doux-etude-sur-l-economie-du-velo-en-france-106.html

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