Textes...

Que s’est-il donc passé pendant cette vélorution universelle ?

Les automobilistes ont capitulé !
Dès jeudi 5 juillet, à l’annonce lointaine de l’arrivée de Renard* monté sur son chopper-lapin et de Ours brun et Lévrier afghan sur leur vélo-autruche, les Nerversois et Neversoises ont annulé la course de tracto-tondeuses pourtant attendue de longue date par petit.e.s et grand.e.s.

Après deux masses critiques auxquelles participaient plus de deux cent vélorutionnaires, une action bétonnage de rampe à la gare, moult baignades, quelques sons folk et électro et un continuum de zik chaloupante, quantité de bouffe sans viande ou produit animal, des gros dodos à la ferme, des cacas bien dodus dans des toilettes sèches archi-cacahouètes-sèches...les vélorutionnaires ont rejoint la population entière de Nevers-de-terre-ou-Neverres-à-pied : les factions adverses ont fraternisé en dansant sous les confettis de La Belle Image du Festival Les Z’accros d’ma rue, sur les carcasses des voitures retournées…

MAIS LA VELORUTION C’EST PAS UNE GUERRE.
Chou nous l’a rappelé : « j’aime pas le rapport de forces », dit-elle, « je crois qu’on peut faire autrement. » « Au contraire », Carotte réplique, « le rapport de forces existe, on ne peut le nier, il faut l’utiliser pour faire levier ! ». « J’aime pas considérer les gens comme des objets, j’en ai déjà assez qu’on me réduise à un vélo, arrêtons de parler d’automobilistes, ce sont des humains enfermés dans les voitures... », Navet s’insurge.

La vélorution, c’est ça : du mollet et du cerveau !

La prochaine : tou.te.ssssssssss à Tour.sssssssssssssssssssssssssssss !!!!!

*Les prénoms ont été modifiés, sauf pour ceux.celles qui ont accepté de dévoiler leur identité.

Débat mouvant : La vélorution doit-elle être au service de la promotion des mobilités actives ?

Environ 40 personnes
Samedi 7 juillet, Nevers
Animation : Cécilia (Tours) et Marlène (Champvert)
Prise de notes : Amélie (Brest)

Parmi les arguments « d’accord » :
- Si la vélorution permet d’inciter des gens à faire du vélo au quotidien donc ça promeut les mobilités actives
- On peut devoir promouvoir sans que cela soit l’unique objectif
- Moi j’aime bien devoir...ça fait de voir, et du coup on voit...et on avance !
- La promotion c’est pas sale, même si c’est beaucoup utilisé par un certain milieu très marketing ; j’aime ce mot car il y a mouvoir dedans
- La vélorution a un but prosélyte donc c’est de la promotion
- Promouvoir les mobilités actives ne va pas contre les mobilités passives intelligentes (tram...)
- C’est pas parce qu’un mot est trop utilisé qu’on ne peut plus l’utiliser

Parmi les arguments « pas d’accord » :
- C’est plein de mots qui me gênent : « doit » : je préfère « participe à » ; c’est pas son but principal mais ça fait en effet la promotion des mobilités actives
- Devoir ?! Non ! Pour moi devoir impliquer des indicateurs, des obligations, et la vélorution c’est pas ça ; ok pour ça participe à…
- On fait pas trop de promotion ; on laisse ça à d’autres qui le font très bien (les ministères….) ; nous on fait autre chose...on change le monde !
- Mobilités actives : j’aime pas ; un élu m’avait dit à Grenoble que la gratuité des transports en communs allait contre la promotion des mobilités actives…
- Mobilité active : je fais pas du vélo pour ma santé ; le but de la vélorution c’est repenser l’espace public, c’est là qu’elle prend sa raison d’être
- C’est des mots qu’on nous impose, j’ai pas envie d’utiliser les mots qu’on m’impose

C’est ça aussi la vélorution universelle : des arguments pour et contre qui construisent nos représentations à tout.es, un espace de liberté où on a le droit de changer d’avis, de parer nos idées d’un tas de couleurs différentes, loin de l’uniformité noire et blanche, de la dichotomie 0 ou 1 et des jugements à l’emporte-pièces.